@lotfibenyelles questionne l’inconfort et la perturbation des espaces intimes que vit l’habitant de la ville moderne. Il trouve son origine dans sa chambre d’enfant, à Alger, qui donnait sur l’esplanade d’où De Gaulle avait prononcé son célèbre “Je vous ai compris”. Construite à l’origine pour être un salon, la pièce était devenue à l’indépendance un espace partagé: chambre d’enfants la nuit qu’il fallait réagencer en pièce d’accueil en journée. Plus tard, une image le frappe: les habitants des bidonvilles sortant des ravins algérois et s’engageant sur les chemins de terre aux abords des routes. Adulte, il s’intéresse à l’expansion urbaine de sa ville natale.

Dans son travail, essentiellement réalisé en photographie noir et blanc argentique, il met en rapport son activité avec celle des gens qui l’entourent. Il questionne ainsi la pratique photographique dans sa dimension à la fois d’activité et d’œuvre. La ville existe par ce que l’habitant en fait et le photographe ne compose pas depuis un point de vue extérieur, il habite cet espace et y agit lui aussi. À l’interaction des espaces publics et privés, il s’intéresse aux rituels urbains des habitants. Son travail éclaire ainsi la relation complexe entre les individus et leur environnement bâti.

Son projet Habiter Calais (Commande @cnapfr en 2016) a été exposé au Centre Photographique d’Île-de-France @cpif_ (Réinventer Calais 2019) et au @centrepompidou (Globale résistance 2020). La @villelacourneuve lui a confié la mission photographique Mémoires Courneuviennes (2021). Il a bénéficié d’une bourse de soutien Cnap (2022) pour son projet « Vies et formes du nouvel Alger », exposé en janvier 2024 à l’@institutiremmo

Ses œuvres ont fait l’objet d’acquisitions par le Centre national des arts plastiques et la Ville de La Courneuve.

Copyright : Léa Desjours (1), Lotfi Benyelles – ADAGP (2 et 3)